Le Jour de Peine

La manifestation qui s’est produite dimanche à Paris, même si elle n’a pas eu le succès escompté par ses organisateurs, m’a paru d’un genre nouveau. J’ai été amené, les jours qui ont précédé, à regarder pas mal de vidéos, lire des articles, lire les commentaires des vidéos de Dieudonné et même participer à quelques vives discussions avec ses détracteurs ou ses fans.  Je souhaitais comprendre tout ce que je n’avais pas compris. J’ai adopté une position plutôt inconfortable en estimant qu’on pouvait être à la fois défendu et contredit. Mon attitude a concentré surtout des messages négatifs de la part des deux camps, peu de message positif… mais j’ai eu quelques éléments de réponse que je souhaite ardemment partager.

L’attitude à adopter, je pense, est de ne pas réagir comme le ferait un potentiel adversaire. Ne nous braquons pas, n’évitons pas de nous parler même si nous ne sommes pas d’accord, ne nous laissons pas piéger par notre propre sectarisme, en résumé n’ayons pas peur ! Seulement  l’état d’esprit qui rôde en ce moment pique ma propre opinion ( et mes propres revendications, allons jusque-là ! ) et me fait réagir, c’est pourquoi je me retrouve ici à vouloir m’exprimer mais mon but est aussi d’informer, alerter disons-le.

Pas moins d’une cinquantaine de collectifs étaient présents à cette manifestation.  Elle rassemblait apparemment ceux qui n’aiment rien ni personne. La responsable du Printemps  français nous dit : “nous unissons nos colères tout en respectant la colère de l’autre”. Là, est-ce qu’ on a le droit de rire ou pas ? Est-ce qu’on les laisse se taper dessus entre eux ou on les laisse s’entendre ? Ce sont des gens qui n’ont apparemment rien à voir ensemble mais  qui ne sont pas sectaires du tout quand il s’agit de se confronter à la Gauche et de demander la démission de Hollande. Personne ne sait trop qui est qui, mais pour combien de temps ? Aujourd’hui 50 groupes , nés en majorité de nulle part, de mille personnes dans les rues.  Et demain ?

Je me suis senti seul aussi lorsque j’ai cherché à connaître la position de la Gauche elle-même, la position de celles et ceux qui la dirige. Pas une info venant d’ ” en haut” au moins pour dire que c’est bien une manifestation de la droite contre la gauche, pour donner un peu le ton.  Non, silence radio jusqu’à samedi où les médias sur Internet ( ne parlons plus de la TV ) ont commencé à relayer l’information.  La gauche se tait pour éviter de faire des vagues mais est-ce la bonne attitude ?

Ne serait-il pas temps d’unifier notre parole au sujet de notre gouvernement, moins pour le mettre dans l’embarras  que pour contrer l’opinion de l’extrême-droite ?

C’est donc sur le  site du “Jour de Colère” que j’ai découvert, il y a quelques jours, l’origine catholique de la manifestation.  Les durs des durs parmi les catholiques essaient de calmer nos ardeurs. Ils ne sont pas très nombreux, direz-vous ? Oui, mais leurs alliances sont importantes, sûrement au-delà de l’extrême-droite. Une grande partie de la Droite est concernée aussi, au moins celle qui ne voudrait pas se fâcher de peur de se retrouver seule.

Puisque on nous oblige – ira t-on les remercier un jour ?- , nous pourrions réviser notre code de conduite, adapter la morale à la réalité dans les faits. Il y a urgence quant à la santé mentale de la France. Le XXIème siècle spirituel que l’on attend ( il est commencé, je suis inquiet… ) devra nous soigner d’une injonction paradoxale : Si nous sommes les enfants de la République et les enfants de Dieu, nous avons une mère qui nous donne le droit d’aimer qui on veut, de s’associer avec qui on veut. Une Autre, l’Institution de l’Amour,  qui édicte sévèrement ses lois telle une mère autoritaire. Une mère que l’on écouterait moins aussi. Si le Pape, lui, écoutait toutes les mères du monde parler de leur enfant, ensuite les pères. S’il écoutait les enfants parler de leurs parents, les personnes en fin de vie et les femmes qui ont dû avorter, il gagnerait une “autorité d’Amour”, la seule autorité  qui trouverait toujours la bonne parole.

Sachons que ce qui nous différencie, c’est notre vision de la société. D’elle dépend ensuite tout le reste. Si on ne se bat que sur le plan économique, on risque de laisser glisser tout ce qui la soutient, c’est à dire nous, nos convictions, nos rêves, tout ce qui n’est pas monnayable. La question de la religion n’est pas anodine et ne concerne pas seulement la religion chrétienne. Je pense que les comportements que l’on observe d’une religion à l’ autre ont un réel impact sur notre vie quotidienne et plus encore sur un individu face à un autre.

Informer, s’exprimer, échanger seraient nos meilleures actions. Notre capacité à aller voir ailleurs nous aidera, je voulais dire, à ce sujet, que l’on doit bien s’ informer et informer les autres sur ce qu’on lit ou ce qu’on entend, le passage de la TV  à l’ Internet-jungle peut faire aussi des dégâts. Si l’on doit se battre pour que tout le monde s’aime, ce qui est un comble quand même, faisons-le jusqu’au bout. Mais avec les mots, ce sera encore mieux.

Leave a comment